En 2017, l'Etat a récolté plus d'un milliard d'euros de recette de ses radars automatiques.
Flashé au volant de votre voiture? Votre amende servira pour la bonne cause. En 2017, "91,2 % des recettes issues des radars automatiques" ont été affectées "à la mission de lutte contre l'insécurité routière", note le ministère de l'Intérieur dans un rapport. C'est la deuxième année que l'État rend public ce rapport, conformément à une décision du Conseil interministériel de sécurité routière du 2 octobre 2015 destinée à combattre l'idée de radars "pompes à fric".
Les 8,8% restants, soit 88,7 millions d'euros, ont été affectés au désendettement de l'État, détaille le ministère dans un communiqué reprenant un rapport annexé au Projet de loi de finances 2019.
Au total, ce sont donc 924,5 millions d'euros, sur les 1,013 milliards d'euros issus des amendes des radars automatiques en 2017 qui sont répartis entre l'Agence de financement des infrastructures de transports de France (AFITF), les collectivités locales et la Délégation interministérielle à la sécurité routière.
De l'argent pour l'entretien du réseau routierL'AFITF et les collectivités locales récupèrent la plus grande part du gâteau avec près de 73% des recettes. Plus de 405 millions d'euros vont à l'Agence de financement des infrastructures de transports de France, qui utilise cet argent pour "moderniser et sécuriser le réseau routier". Par exemple pour le bitumage des routes. Les 270 millions d'euros restants sont donnés aux collectivités locales qui ont également en charge une part des aménagements routiers, comme la création de carrefour, les arrêts de transports en commun, ou encore la création de parc de stationnement.
La somme octroyée (249 millions d'euros) à la Délégation interministérielle à la sécurité routière sert, quant à elle, à financer "le système de gestion des points du permis de conduire". Notamment l'expédition des lettres d'information des contrevenants sur le nombre de points dont ils disposent, l'entretien des 4446 radars et les actions de sensibilisation (campagnes de prévention, études, etc.).
Les recettes des radars en constante augmentation"Ce rapport officiel témoigne de la volonté de transparence des pouvoirs publics", souligne le ministère, en déclarant que "la décision d'implanter ou d'utiliser des radars n'est jamais prise en considération d'intérêts financiers mais uniquement pour contribuer à la réduction des morts et des blessés sur nos routes".
Depuis 2003, les recettes des radars n'ont cessé d'augmenter. Après avoir franchi la barre du milliard d'euros en 2017, elles devraient rapporter 1,029 milliard d'euros en 2018, selon des estimations gouvernementales. Pour 2019, les autorités tablent sur une nouvelle hausse de 12%, en raison notamment de l'abaissement à 80 km/h de la vitesse maximale autorisée sur certaines routes entré en vigueur le 1er juillet.