A l’autre bout du téléphone, elle n’a tenu que quelques secondes avant de pleurer.La pauvre Marlène, l
a fondatrice de l’association Caramel n’en peut plus . En quelques semaines, tout s’est effondré.
Les décès de Rocky, Ignace, et Sheba. Elle avait tout donné pour tenter de les sauver. Il y a eu le décès de sa maman, aussi. Et sa santé. Et La pluie, qui est tombée comme jamais, dans la région.
« Fabien nous n’avons même pas de hangar pour protéger le foin… »Les dettes s’accumulent. A tel point que le fournisseur de foin ne livrera plus rien tant que Marlène lui doit de l’argent. Et il ne reste que 2 semaines de foin…
Tenez-bon Marlène, les clicoeurs vont vous aider. Certains d’entre vous connaissent déjà cette dame au grand cœur.
Aujourd’hui, elle fait vivre 80 chevaux, 20 chats, des oies, 15 chiens. Un même un bélier, Jésus, « qu’on a sauvé au dernier moment de la boucherie ».Marlène a 63 ans. C'est une ancienne infirmière, qui travaillait dans une clinique de rééducation. En 1996, elle a décidé d'arrêter son travail, pour se consacrer aux animaux.
L'association Caramel qu'a créée Marlène, c'est un havre de paix pour des animaux dont personne ne veut.
"Caramel, c'est ce "mini shetland", grand comme un chien, 70 cm de haut ! "Victime de consanguinité il a souffert d'une très grave péritonite.
"Aujourd'hui, il coule des jours heureux parmi nous !"
Les rescapés qui sont recueillis par l'association restent à demeure.
"Nos chevaux sont dits « inadéquats » à la monte car trop abîmés par les maltraitances. Nous recueillons des équidés dont nul ne se préoccupe. Des chevaux de trait, trop marqués, trop diminués, qui n'avaient comme seul avenir que les portes de l'abattoir.
Des chevaux de selle « récalcitrants » que l'on ne pouvait approcher, non sociabilisés. Des poneys, dont le seul défaut était d'avoir été sevrés trop tôt, carencés, malades. Des animaux mis au rebut par des propriétaires peu scrupuleux et qui, pour ne pas régler leurs factures, nous abandonnaient leurs montures sans honte... Des poulinières pleines de petits que nous avons élevés, éduqués... Des ponettes pottoks jetées sur une route des Landes... "
Marlène & Miracle
Ici, tous les animaux ont la même importance. Ici, tous sont reçus, soignés, aimés : les borgnes, les boiteux, les braves.« À force de patience, de soins et de persévérance, nos animaux sont sociabilisés et peuvent être montés, même par des enfants. Les plus âgés et ceux trop atteints profitent d'une retraite bien méritée dans un endroit où règnent la paix et la sérénité. »
« Notre Lulu »
L'association a installé son refuge à Tresserre, dans les Pyrénées-Orientales, sur un terrain de 25 hectares, à une quinzaine de kilomètres de Perpignan."Nous nous sommes installés ici en 2007, avec 17 chevaux au début. Avec pour base un solide projet d'écurie de propriétaire et une spécialité, la rééducation physique et mentale des chevaux."
Marlène se bat avec une magnifique énergie !Et de si belles histoires arrivent :
"Malgré un minimum de structure, nous avons réussi à sauver des cas presque désespérés. Aramis, bel étalon, arrivé borgne, atteint d'une tumeur sur la thyroïde, ainsi que son compagnon d'infortune Polly, poney emphysémateux chronique et fourbu. En somme, c'était l'aveugle et le paralytique. En cachette, Aramis rencontra Rita, une jument qui avait fait un accident vasculaire cérébral, et a perdu un œil. Elle était complètement désorientée et souffrait d'une dépression qui l'amaigrissait malgré les soins... Et un jour, de leur rencontre secrète, est né Ballisto, un magnifique poulain en pleine santé. Rita a repris force et vigueur."Il y a malheureusement eu de nombreux coups durs.
Les drames d'Aramis et de Grand Coeur d'Amour
L'association a vécu un véritable drame il y a quelques années. Une nuit, la propriété a été cambriolée. Des hommes s'y sont introduits pour voler tout ce qu'ils trouvaient : batteries, contenu du réservoir des camions, pièces détachées...
Mais ces pertes matérielles ne sont rien comparé au drame subi :
le pauvre Aramis, effrayé par les voleurs, est mort après une chute. Aramis est tombé et n'a pas pu se relever. Marlène l'a retrouvé allongé le lendemain matin, à bouts de forces. Le vétérinaire n'a eu aucun autre choix que de l'euthanasier, il était déjà trop tard... Le pauvre cheval avait retrouvé la joie de vivre grâce à Marlène.
Elle l'avait soigné de sa tumeur à la gorge.
Ce n'est pas la première fois qu'un tel drame se produisait.
"
En 2011, nous avions déjà connu l'horreur. Mais là c'était plus que des voleurs. Il y avait la violence, la volonté de blesser, de tuer, de faire souffrir...Ils ont volé le foin, ça encore... Mais ils ont ouvert les clôtures, fait fuir les chevaux. Ils ont fait un "Rodéo" avec leur 4x4... avec nos chevaux. Ils ont foncé sur nos chevaux... Ils ont foncé sur Grand Cœur d’Amour... Le pauvre a eu les pattes brisées. Il n'a pas survécu."
Des plaintes ont bien sûr été déposées, malheureusement sans suite. Les coups durs sont loin d'être terminés pour la petite équipe... A peine un mois après le deuxième cambriolage et la mort d'Aramis, c'est contre la justice qu'ils vont se battre.
Un nouveau cauchemar qui a commencé par un courrier envoyé par le tribunal de grande instance de Perpignan. Le refuge fait l'objet d'une adjudication judiciaire : il faut vendre le refuge aux enchères…Que vont devenir Caramel, Noisette, Prince, Bonnie, Clyde et tous les équidés abrités sur place et déjà sauvés une fois de l'abattoir ? "Je me suis battue pour leur offrir une seconde chance de vivre, je ne me résous pas à les renvoyer à la mort". Pourquoi cette vente aux enchères ? "On nous déclare non solvable, la banque nous force à vendre".
Marlène a bien sûr son idée sur les vraies raisons : "Il y a ce projet de construction de 120 millions d'euros, à 1 kilomètre à vol d' oiseau de chez nous. Les choses se sont accélérées. Alors, nous pouvons nous poser certaines questions : pourquoi cet acharnement à refuser toute construction ? À qui profitera le crime ? Probablement pas à un agriculteur faisant « vivre la terre » ! Malgré tout, nous continuons de nous battre et nous ne sommes plus seuls car des milliers d'internautes ont répondu à notre détresse. Chez les agriculteurs, « un suicide par jour », disent les médias. Nous, nous résistons, nous espérons, nous regardons l'horizon. Nous, nous refusons de disparaître dans la nuit."
Marlène se bat, encore et toujours.Encouragée par de nombreux soutiens,
elle récolte plus de 22 000 signatures dans une pétition sur internet pour sauver ses chevaux.Et elle obtient gain de cause ! La vente aux enchères est finalement annulée : "
Nous avons eu le soutien d'un nouvelle banque, qui nous a accordé un nouveau prêt : nos chevaux resteront avec nous !Pour cela, mon mari, qui était à la retraite, a repris son travail : c'était la garantie financière demandée par banque."
Plus récemment, Marlène a dû faire face au décès de Sheba..Sheba, que vous pouvez voir sur la photo ci-dessous, avant son décès, avec Marion, une bénévole qui aide Marlène, avait été trouvée errante sur une voie ferrée, non loin des écuries. Ce sont les gendarmes qui ont contacté Marlène.
En mars dernier, Sheba est tombée gravement malade. « Une tumeur à la rate. On l’a emmenée dans une clinique spécialisée, à Toulouse. On a tout fait pour la sauver », nous raconte Marlène en pleurs.
Chaque jour, Marlène doit faire vivre 80 chevaux, 20 chats, des oies.
Aujourd'hui, l'association ne peut pas assumer les "frais de vie" de leurs rescapés.
Marlène propose quelques chevaux en pension, des balades en poney pour les enfants, ainsi que des séances d'équithérapie.
"On a aussi une petite ferme, on vend du miel, du vin, on essaie de s'en sortir comme on peut." Les quelques revenus que l'équipe arrive à trouver servent à s'occuper des chevaux, à acheter du foin, à les soigner.
"Malheureusement, cela ne suffit pas à couvrir toutes nos dépenses »Financièrement, elle ne s’en sort pas.
Il faut rembourser la dette, pour le foin. Il faut racheter des granulés, et du foin, car il ne reste plus que 2 semaines de réserve. « Ici il fait trop sec, on n’a pas de pâture, les chevaux sont au foin toute l’année… »
Il faut payer le maréchal-ferrant, « 80 chevaux à parer, tous les 3-4 mois… »Il faut payer le dentiste équin « deux fois par an »
Et puis, il y a ses animaux malades, qu’il faut soigner chaque jour.
« Kiskis, notre ânesse… Elle est fourbue chronique. Elle ne pouvait plus se lever. Pour qu’elle puisse se mettre debout et marcher, elle a besoin d’un traitement à base de plantes. Rolls, le cheval, souffre de gros problème d’assimilation, et de calculs rénaux. Il a besoin d’une nourriture adaptée, d’anti inflammatoires, de corticoïdes
Et Bella, notre chienne, elle perd tous ses poils. Elle est comme pelée. C’est comme si elle faisait une réaction allergique à tout. Sans son traitement, elle dépérit et maigrit à vue d’œil. Son médicament qu’elle doit prendre à vie, est vital pour elle… »
Quoi qu’il arrive, ses animaux passeront toujours avant elle.
« Si je ne mange pas c’est pas grave. »Son histoire, son combat, méritent tellement de continuer. Pour ses animaux qu’elle aime tant.
Nous savons que vous serez nombreux amis clicœurs, à vous associer à nous pour lui apporter un soutien inestimable.
4 000 euros sont nécessaires pour cela.Vos dons et appels du cœur aideront à financer le foin et les médicaments de ses protégés.
MERCI À TOUS !
Parrainez les protégés de l'ASSOCIATION CARAMEL